
Trois enfants de 2, 4 et 7 ans ont été expulsés vers le Honduras en compagnie de leurs mères, des immigrantes clandestines. Parmi ces mineurs ayant grandi et résidant légalement aux États-Unis, l’un d’entre eux est atteint d’un cancer rare.
Les dénonciations de L'ACLU et du NIP

Selon des associations de défense des libertés publiques, dont l’American Civil Liberties Union (ACLU) et le National Immigration Project (NIP), les expulsions ont eu lieu vendredi à l’aube depuis La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Ces ONG ont dénoncé la politique anti-immigration de Donald Trump et le sort des deux familles, qui vivaient depuis plusieurs années aux États-Unis.
Des personnes vulnérables parmi les expulsés

Parmi elles se trouve un garçon de 4 ans atteint d’une «forme rare de cancer» ainsi qu’une «mère enceinte», rapporte l’Union américaine pour les libertés civiles.
Des rendez-vous de routine avec les autorités

Les familles ont été arrêtées alors qu’elles se présentaient à des rendez-vous de routine avec les autorités de Louisiane dans le cadre du programme Intensive Supervision Appearance Program (ISAP), selon leurs avocats et les documents judiciaires.
«L'érosion du droit à une procédure régulière»

«Nous assistons en temps réel à l’érosion du droit à une procédure régulière», a déclaré Gracie Willis, coordinatrice de la réponse aux raids pour le NIP et avocate qui représente l’enfant de 2 ans. «C’est extrêmement préoccupant, et ces cas en sont des exemples.»
Une fillette de 2 ans et sa mère enceinte

Selon CNN, la petite fille de 2 ans a été expulsée avec sa mère, actuellement enceinte. Les services de l’immigration (ICE) ont arrêté ces personnes mardi, lors d’un contrôle routinier, selon une requête d’urgence déposée devant un tribunal fédéral.
Un conflit entre le système judiciaire et l’exécutif

Le dossier de la fillette est actuellement examiné par un juge fédéral en Louisiane, ce qui marque un nouveau conflit entre le système judiciaire américain et l’exécutif.
«Expulser un citoyen américain sans véritable procédure»

Le juge Terry Doughty a fixé au 16 mai une audience censée «dissiper notre forte suspicion que le gouvernement vient d’expulser un citoyen américain sans véritable procédure» juridique formelle, peut-on lire dans un document judiciaire rendu public vendredi. Le document souligne également que le droit américain interdit d’expulser vers l’étranger un ressortissant des États-Unis.
Une présumée note manuscrite de consentement

Selon cette ordonnance judiciaire, l’administration Trump ne conteste pas les faits, mais affirme que c’est la mère elle-même qui a demandé que son enfant, identifié sous ses initiales « V.M.L. », parte avec elle via une note manuscrite prétendument rédigée par la mère en espagnol. Cependant, le magistrat conteste, sur la forme, que la cour n’ait pas connaissance de cela.
La contestation de Gracie Willis

Willis a également rejeté l’idée que la mère de V.M.L. souhaitait emmener son enfant au Honduras. Selon elle, la note manuscrite «n’est pas une déclaration de souhait».
Des enfants de 4 et 7 ans

Le deuxième cas est similaire: la mère a été arrêtée jeudi après avoir emmené ses enfants de 4 et 7 ans à un rendez-vous ISAP à Saint Rose, près de La Nouvelle-Orléans, selon son avocate Erin Hebert. Cette femme hondurienne, qui vivait dans le sud de la Louisiane depuis plus de dix ans sans statut légal, avait été conviée au rendez-vous avec ses deux enfants et leurs passeports, a expliqué Hebert dimanche à CNN.
Arrêtés sans accès à leur avocate

À leur arrivée, Hebert a indiqué qu’elle n’avait pas été autorisée à accompagner la famille à la réunion. Environ 20 à 30 minutes plus tard, elle a été informée que la famille avait été arrêtée, sans qu’on lui dise où elle avait été emmenée.
Des situations médicales et familiales ignorées

L’avocate a aussi affirmé, lors une entrevue avec CNN, que les mères voulaient que leurs enfants restent aux États-Unis. Le garçon de 4 ans, par exemple, suivait toujours un traitement contre le cancer, a souligné Willis. De plus, les deux femmes avaient de la famille aux États-Unis, selon Willis et Hebert.
L'essor des contentieux aux États-Unis

Cet événement s’inscrit dans l’essor des conflits juridiques concernant l’immigration clandestine aux États-Unis. Parmi les cas emblématiques figure celui de Kilmar Abrego Garcia, un Salvadorien expulsé à tort vers une mégaprison de son pays d’origine. La justice américaine a ordonné son retour, mais en vain.