Il semble qu’un ministre russe de premier plan soit tombé en disgrâce auprès de Vladimir Poutine après avoir nui aux négociations commerciales avec les États-Unis.
Le ministre des affaires étrangères du Kremlin, Sergei Lavrov, n’a pas été vu lors d’une réunion clé du Kremlin la semaine dernière, et il a été exclu de la délégation russe au prochain sommet du G20 en Afrique du Sud.
L'appel à Rubio
Des échos du mécontentement de M. Poutine à l’égard de Lavrov ont circulé après que les communications avec les États-Unis se sont détériorées le mois dernier. Trump et Poutine avaient prévu de se rencontrer à Budapest à la fin du mois d’octobre, mais le sommet a été annulé à la suite d’un désaccord sur la conduite de la Russie en Ukraine.
Selon les médias, la réunion a été annulée à la suite d’un appel entre Lavrov et le secrétaire d’État américain Marco Rubio. Selon plusieurs sources, M. Lavrov a insisté sur les stratégies maximalistes de la Russie, et le Kremlin a refusé tout changement de position. Cet appel aurait convaincu l’administration Trump qu’un sommet serait « inutile », ce qui a conduit à l’annulation de la réunion.
En perte de vitesse?
Si c’est le cas, il est facile de comprendre comment Lavrov a pu perdre les faveurs de Poutine. Si ce dernier a eu l’impression de perdre le contrôle de la situation, cela pourrait créer de graves tensions entre le ministre principal et son président.
tout va bien...
Sans surprise, le Kremlin s’est efforcé de dissiper les rumeurs de fractures au sein de son administration.
Interrogé lundi, le Kremlin a rejeté ces informations, affirmant qu’elles étaient « absolument fausses » et qu’il n’y avait « pas lieu d’y prêter attention » car « tout va bien ».
Lavrov "continue à travailler"
Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que « [Lavrov] continue de travailler, et il travaille activement… Lorsqu’il y aura des événements publics importants, vous verrez le ministre ».
Un gâchis diplomatique
Un ancien fonctionnaire a déclaré aux médias que « Poutine voulait la réunion à Budapest et que ce n’était pas le rôle de Lavrov de s’interposer », et que Lavrov avait « mal géré » la conversation avec Rubio, faisant « un gâchis diplomatique ».
Commentaires d'un ancien diplomate
L’ancien diplomate Boris Bondarev a également commenté ces rumeurs:
« Poutine a été très à l’aise pour travailler avec Lavrov pendant toutes ces années parce que Sergei [Lavrov] est un bureaucrate chevronné. Il sait parfaitement qu’il ne faut jamais dire quoi que ce soit qui ne coïncide pas à 100 % avec la position du président. »
L'article de Lavrov
Du côté de Lavrov, les commentaires d’une interview accordée à l’origine au journal italien Corriere della Sera ont récemment fait surface, dans laquelle le diplomate a clairement exprimé sa position.
« Nous comptons sur le bon sens et sur le fait que le maintien de cette position prévaudra à Washington et qu’ils s’abstiendront d’actions susceptibles d’aggraver le conflit », a déclaré M. Lavrov
Une guerre européenne contre la Russie
Il a ajouté que l’Europe « sabote tous les efforts de paix et rejette les contacts directs avec Moscou. Ils introduisent de nouvelles sanctions qui ont un effet boomerang sur leurs économies. Ils préparent ouvertement une nouvelle grande guerre européenne contre la Russie »
Un long CV
Lavrov, 75 ans, a été élu ambassadeur de la Russie auprès des Nations unies en 1974 et est ministre des affaires étrangères depuis 2004.
Lavrov est l’un des diplomates les plus anciens au monde.