
Le secrétaire américain à la Santé, Robert Kennedy Jr, a approuvé la recommandation d’un groupe consultatif d’experts, nommé par lui-même, de supprimer le thimérosal de tous les vaccins antigrippaux.
Des campagnes antivaccins et de désinformation

La signature de Kennedy rend cette recommandation officielle en tant que politique fédérale. Elle reflète les campagnes antivaccins et de désinformation veilles de plusieurs décennies contre ce composant. Pourtant, cette décision va à l’encontre du large consensus scientifique sur l’innocuité du thimérosal.
«Une exposition inutile au mercure», selon Kennedy

«Après plus de deux décennies de retard, cette décision tient enfin une promesse longtemps attendue: protéger nos populations les plus vulnérables d’une exposition inutile au mercure», a déclaré Kennedy via un communiqué. «Injecter ne serait-ce qu’une petite quantité de mercure à des enfants alors qu’il existe des alternatives sûres, sans mercure, défie le bon sens et la responsabilité en matière de santé publique. Aujourd’hui, nous plaçons la sécurité en priorité», a-t-il ajouté.
Un agent de conservation antimicrobien

Les conservateurs comme le thimérosal sont des composés qui tuent ou empêchent la croissance de micro-organismes, tels que les bactéries et les champignons, selon l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux (FDA). Il est composé d’une forme de mercure appelé ethylmercure et est éliminé du corps bien plus rapidement que le mercure présent dans la nature.
Présent dans 4% de tous les vaccins antigrippaux

«Un large corpus d’études scientifiques, évaluées par des pairs et menées aux États-Unis comme dans d’autres pays, confirme la sécurité des vaccins contenant du thimérosal», a déclaré la FDA. Or, les progrès dans la technologie de fabrication ont réduit la nécessité d’ajouter ce type de conservateurs. En effet, selon un document des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), seulement 4% de tous les vaccins antigrippaux aux États-Unis contenaient du thimérosal en 2024.
Le Comité consultatif américain pour l’immunisation

La recommandation contre le thimérosal a été faite le 26 juin lors d’une réunion des membres du Comité consultatif américain pour l’immunisation (ACIP), nommés par Kennedy plus tôt cette année. Elle a été présentée pour la première fois à cette rencontre par Lyn Redwood, ancienne dirigeante du «Children’s Health Defense», une organisation anti-vaccin fondée par Kennedy.
Mois d'’accès à la vaccination, selon Dr Cody Meissner

Le Dr Cody Meissner a été le seul membre de l’ACIP à rejeter la recommandation. Ce dernier a rappelé que le thimérosal est utilisé depuis la Seconde Guerre mondiale et qu’«aucune étude n’a jamais démontré de danger». Selon lui, retirer le thimérosal de tous les vaccins pourrait réduire l’accès à la vaccination et en augmenter les coûts, notamment dans des pays où les alternatives ne sont pas disponibles.
L’OMS réaffirme l’innocuité du thimérosal

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a elle aussi réaffirmé en juin qu’il n’existait aucune donnée indiquant une nocivité du thimérosal. «Il est clair, d’après les preuves disponibles, qu’il n’y a pas de preuves que l’utilisation du thimérosal représente un risque pour la santé», a déclaré la directrice de l’OMS chargée des vaccins, Kate O’Brien, lors d’un point de presse.
L'utilité du thimérosal pour les flacons multidoses

Elle a précisé qu’il s’agit d’un ingrédient pour certains vaccins qui utilisent des flacons multidoses, car il réduit le risque que le flacon soit contaminé après plusieurs perforations pour extraire des doses destinées à immuniser plusieurs enfants.
Les discours vaccinosceptiques de RFK Jr

RFK Jr, nommé par Donald Trump, est connu pour avoir propagé de la désinformation sur les vaccins au cours des dernières années. Ce dernier a entre autres maintes fois soutenu qu’il existait un lien entre le vaccin obligatoire ROR (rougeole, oreillons et rubéole) et l’autisme, notamment par le biais de l’organisation «Children’s Health Defense». La communauté scientifique a réfuté cette théorie à de nombreuses reprises.
Un comité à l'image de RFK Jr

L’homme politique américain a récemment renvoyé les 17 membres de ce comité consultatif en les accusant de conflits d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique. Il par la suite nommé huit nouveaux membres, dont plusieurs décriées, comme un biochimiste plébiscité par les antivax.