La secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a publiquement approuvé le ton conflictuel des nouvelles plaques, déclarant dans un communiqué que « nombre d’entre elles ont été écrites directement par le président lui-même », confirmant ainsi que Donald Trump est personnellement l’auteur d’une partie du texte affiché sous les portraits.
Son propre récit politique
Depuis le début de son deuxième mandat, Trump a remodelé certaines parties de la Maison-Blanche afin de refléter son propre discours politique, notamment en créant ce qu’il appelle le « Presidential Walk of Fame » (le Walk of Fame présidentiel). Dévoilée quelques mois plus tôt, cette installation consiste en un couloir bordé de portraits d’anciens présidents des États-Unis, présentés comme une séquence visuelle retraçant l’histoire de la fonction. L’exposition a attiré l’attention en raison d’une exception choquante : Joe Biden a été laissé de côté et remplacé par l’image d’un autopen, une décision qui a été interprétée comme une provocation directe. Trump a désormais intensifié cette approche en ajoutant des plaques descriptives sous les portraits, étendant ainsi le concept au-delà de l’imagerie et transformant le couloir en un ensemble de messages plus pointus sur les anciens présidents.
Par le président lui-même
La secrétaire de presse de la Maison- Blanche, Karoline Leavitt, a publiquement approuvé le ton conflictuel des nouvelles plaques, déclarant dans un communiqué que « nombre d’entre elles ont été écrites directement par le président lui-même », confirmant ainsi que Donald Trump est personnellement l’auteur d’une partie du texte affiché sous les portraits. Un bref coup d’œil aux inscriptions permet de comprendre immédiatement qui en est l’auteur, car les plaques abandonnent toute prétention de neutralité au profit d’attaques politiques directes et d’autocongratulation. Joe Biden est qualifié de « Sleepy » (somnolent) et « Crooked » (malhonnête), Barack Obama est décrit comme « l’une des figures les plus controversées » à avoir occupé cette fonction, tandis que l’entrée consacrée à Trump prend une direction diamétralement opposée, louant sa présidence comme ayant permis « la plus grande économie de l’histoire ».
Le pire
Sous l’image d’un autopen utilisé pour remplacer la présidence de Joe Biden, la plaque délivre l’une des attaques les plus virulentes de l’exposition, déclarant : « Sleepy Joe Biden a été, de loin, le pire président de l’histoire américaine. » Elle poursuit en accusant Biden d’avoir « pris ses fonctions à la suite de l’élection la plus corrompue jamais vue aux États-Unis » et d’avoir conduit « notre nation au bord de la destruction », tout en énumérant comme caractéristiques supposées de son mandat le « Green New Scam » (nouvelle arnaque verte) et le « désastre afghan ». Le texte affirme également qu’il a permis à « 21 millions de personnes venues du monde entier » d’entrer dans le pays, y compris des personnes « issues de prisons, de centres pénitentiaires, d’établissements psychiatriques et d’asiles d’aliénés ». Il attribue en outre à Biden la responsabilité de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et de l’attaque terroriste du Hamas contre Israël, élargissant ainsi la portée de la plaque, qui passe des insultes relatives à la politique intérieure à des allégations générales sur des événements mondiaux.
L'Autopen
Sous la plaque, Trump prolonge sa rancune vindicative contre Biden en insistant sur le fait qu’il était connu sous les surnoms de « Sleepy » (somnolent) et « Crooked » (malhonnête), et en affirmant qu’il était contrôlé par ses « conseillers radicaux de gauche » qui, avec leurs alliés des « médias diffusant de fausses informations », « dissimulent son grave déclin mental et son utilisation sans précédent de l’Autopen ». Le texte accuse également Biden d’avoir « utilisé les forces de l’ordre comme une arme contre son adversaire politique », avant de se terminer par une phrase triomphante qui ramène l’attention sur Trump lui-même : « Le président Trump serait réélu à une écrasante majorité et SAUVERAIT L’AMÉRIQUE ! ».
Très inefficace
Les insultes de Trump n’épargnent pas Barack Obama, dont la plaque adopte le même ton conflictuel qui imprègne l’ensemble de l’installation. Obama est décrit comme « l’une des figures politiques les plus controversées de l’histoire américaine », le texte utilisant délibérément le nom « Barack Hussein Obama », une formulation longtemps privilégiée par Trump et ses alliés. La plaque vise également la principale réalisation nationale d’Obama, qualifiant la réforme des soins de santé de « loi sur les soins inabordables » (Unaffordable Care Act), une mesure historique réduite à une simple ligne de dérision. Bill Clinton est traité avec moins de virulence, mais non sans une pointe d’ironie, sa présidence étant brièvement résumée comme ayant été marquée par « les scandales qui l’ont minée ». Même là, cependant, la plaque s’éloigne rapidement de Clinton lui-même pour mettre en avant la victoire politique de Trump, concluant par l’affirmation suivante : « En 2016, l’épouse du président Clinton, Hillary Clinton, a perdu la présidence au profit du président Donald J. Trump ! », transformant une fois de plus une prétendue exposition historique en un moyen d’exprimer son triomphe personnel et ses griefs.
Un fan
Trump s’en prend également à plusieurs autres présidents, utilisant les plaques pour ressasser de vieilles rancunes tout en mettant en avant son propre bilan. George W. Bush est accusé d’avoir « déclenché des guerres en Afghanistan et en Irak, qui n’auraient jamais dû avoir lieu », tandis que la plaque de John F. Kennedy souligne un « revers douloureux » lié à « l’échec de l’invasion de la baie des Cochons ». Même Ronald Reagan est mis à contribution dans le récit au service de Trump, avec une plaque affirmant que Reagan était « un admirateur du président Donald J. Trump bien avant » que celui-ci n’accède à la présidence. Trump réserve ensuite ses éloges les plus élogieux à lui-même à travers ses deux portraits, qualifiant sa présidence de « la plus grande économie de l’histoire », décrivant son résultat au collège électoral de 2016 (304-227) comme un « raz-de-marée » et soulignant sa victoire au vote populaire en 2024 comme un autre marqueur de légitimité politique et de justification.